Les forêts françaises, piliers naturels de notre pays, se trouvent aujourd’hui dans une situation alarmante. Ces écosystèmes vitaux, garants de biodiversité et régulateurs essentiels du climat, font face à des menaces sérieuses compromettant leur santé et leur pérennité. Des indicateurs inquiétants signalent une capacité de stockage de CO² réduite de moitié en une décennie, ainsi qu’une augmentation de 80 % de la mortalité des arbres sur cette même période alors même qu’elle ne cesse de se développer, au point de doubler de superficie en un siècle. Des solutions comme le reboisement ou la reforestation sont envisagés par les politiques gouvernementales. On vous explique pourquoi.
La forêt, garant de notre avenir ?
En tant que « puit de carbone« , la forêt atténue le changement climatique en stockant le carbone dans le bois. Chaque année, la forêt française absorbe environ 63 millions de tonnes de CO2, compensant ainsi 20% des émissions totales du pays.
Elle assure la préservation de la biodiversité en abritant près de 190 espèces d’arbres, en particulier le chêne, le hêtre et le pin, ainsi qu’une multitude d’animaux et de végétaux, représentant jusqu’à 75% de toutes les espèces vivantes.
Sans même parler du rôle de la forêt dans le cycle de l’eau sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.
Donc oui, les forêts ont un rôle clé pour que notre environnement reste vivable.
État actuel des forêts en France
Actuellement, la France abrite la quatrième plus grande forêt d’Europe, se classant après la Suède, la Finlande et l’Espagne. Principalement située dans l’est du pays, cette étendue boisée contraste avec les zones où l’agriculture intensive et l’élevage sont prédominants. Il est également important de mentionner les départements et territoires d’outre-mer (DOM), notamment la Guyane, qui représente environ un tiers des forêts françaises.
Malgré leur large présence, les forêts françaises se retrouvent confrontées à plusieurs problèmes majeurs. Les maladies des arbres, le développement incontrôlé de la faune, et les perturbations liées au changement climatique, telles que les sécheresses, les incendies et les ouragans, contribuent à leur dégradation.
Les forêts de production, souvent pauvres en biodiversité, comprennent des espèces de moins en moins adaptées à l’évolution du climat comme les épicéas et certains pins. Les forêts de feuillus comptent également des espèces en souffrance telles que les châtaigniers et les frênes très impactées par des invasions de ravageurs qui déciment les peuplements.
Beaucoup de facteurs concourent donc à cette dégradation et la forêt nécessite des travaux importants d’adaptation qui ne sont pas toujours simples quand on sait que ¾ des forêts françaises appartiennent à des propriétaires privés, qui n’ont pas toujours les moyens de les mettre en œuvre.
La reforestation en France
Face à cette crise forestière, la reforestation est mise en avant comme la solution pour restaurer et renforcer la santé de nos forêts françaises.
Ce processus de plantation de nouvelles forêts dans des zones dégradées a pour objectif de contrer les effets néfastes de la déforestation passée. On connait d’ailleurs un large développement de projets de reforestation en France, notamment grâce à l’essor des groupements forestiers.
La France a ainsi lancé le Plan National de la Forêt et du Bois, visant à planter 1 milliard d’arbres d’ici 2032. Ce plan tend à accroître la couverture forestière et à promouvoir une gestion durable des forêts.
Un objectif qui semble d’autant plus nécessaire que nous sommes responsables, via nos importations, d’une part substantielle de la déforestation qui a lieu dans certains pays du sud.
Des objectifs salutaires et nécessaires donc … mais insuffisants.
Planter ne suffit pas
Selon différentes études, la reforestation n’est pas la solution miracle. De nombreux projets de reforestation sont entrepris en monoculture, peu adaptés au sol, moins résilients, donc pauvres en séquestration de carbone. Les projets de reforestation, pensés pour un temps long, doivent donc être évalués également à l’aune de leur capacité à être adaptés au climat qui arrive.
Pour exemple Thomas Crowther, à l’origine de la campagne « Pour un milliard d’arbres » des Nations unies a révisé sa position.
D’après lui, les forêts existantes ont été sous-estimées par rapport aux plantations en termes de séquestration du carbone alors qu’elles ont un potentiel de stockage de carbone bien plus efficace.
En d’autres termes, augmenter de 5% la surface boisée en France, pèsera bien peu dans le bilan carbone si on laisse la forêt existante se dégrader.
L’avenir des forêts françaises
Que va devenir notre forêt française ?
Des études prédisent des modifications importantes des essences d’arbres d’ici 50 ans. D’après l’ONF, « plus de la moitié de la forêt française verra son faciès modifié d’ici à 50 ans » En effet, certaines essences de la forêt française ne seront plus adaptées à leur zone géographique actuelle.
Face à ce constat, il est urgent de participer à sa préservation en prenant soin de l’existant. Ce parti pris est parfois difficile à comprendre pour les entreprises. En effet, il n’a pas la lecture simple que l’on peut avoir dans un projet de reforestation et ne génère pas de crédits carbone. Mais il a du sens.
Chez Nos Grandes Forêts, c’est notre raison d’être. En s’engageant avec nos partenaires dans la préservation de forêts proches de leur siège, on a un impact réel. Et au-delà, nous espérons donner envie au propriétaires-citoyens de prendre soin de ces poumons verts.
L’une de nos priorités en 2024 sera notamment l’amélioration de la forêt de Fontainebleau dans laquelle suite à la réalisation du Plan Simple de Gestion, nous devrions pouvoir lancer des travaux d’amélioration dès le second semestre.
En savoir plus : Découvrir la forêt de Fontainebleau
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